Certains le qualifient comme entraineur, d'autres comme manager, certains encore comme spécialiste de l'echec, lui, se présente comme « facilitateur de ce qu'il y a de beau en l'Homme ».
Vaincre, convaincre, entrainer, éduquer ; telle est la méthode de l'Alsacien. Du haut de ses 66 ans et de ses 20 ans sur le banc d'Arsenal, Arsene Wenger qui comptabilise plus de matchs en PL que ses 19 conccurents réunis, se dit vivre une relation très étroite avec le temps. Aller de l'avant, sans trop se projeter, vivre le present proche tout en profitant. « Je vis toujours dans le futur », celui qui planifie le futur ne peut pas avoir de surprises, planifier le futur est souhaitable mais rendre le present meilleur est nécessaire. En ce sens, n'évoquer ni le passé, ni le futur : « Le seul moment de bonheur possible, c'est le présent. Le passé donne des regrets. Et le futur des incertitudes ». Et si la vraie générosité consiste à tout donner au present, alors Arsene Wenger est un Homme généreux … mais surtout un personnage humble.
« Si vous me demandez où est la médaille de ma dernière FA Cup, je ne peux pas vous le dire. Je pense l’avoir donnée au médecin du club ou au responsable du matériel. »
Humilité, respect et fair play sont les valeurs fondamentalles du sportif. Arsene Wenger est évidemment un compétiteur, comme tout bon sportif, il a soif de victoires, mais dans la défaite, sa haine absolue, Wenger reste calme et pas seulement lorsque la défait est de nature sportive et compétitive. Si l'explosion d'Özil nous permet de le qualifier, en ce jour, comme le meilleur joueur de PL, cela est dû au fait que le coach Londonien place l'Humain au centre de son travail. « Parfois, je n’arrive pas à générer le meilleur de ce que l’homme a en lui. Ça m’offre une opportunité d’analyser là où j’ai failli. », pour certains c'est de la naïveté, pour d'autres, c'est une vision idéaliste et cette idéalisme est dû à une passion profonde pour son club et le football en general. « Mon attachement à Arsenal restera jusqu’à la fin de mes jours. […] Je ne me vois pas aujourd’hui faire une carrière d’entraîneur ailleurs. ». Cet attachement au club le plus historique de Londres apparaît comme une évidence aux yeux de tous les supporters d'Arsenal … Arsene a réussi à trouver ici, mais aussi à y transmettre, son unique version du football …
« Je me reconnais un mérite : j’ai toujours traité Arsenal comme s’il m’appartenait. On me l’a parfois reproché. Parce que je ne suis pas assez dépensier. Pas assez insouciant. Je me reconnais le courage d’avoir appliqué mes idées et de me battre pour elles. Après, je peux comprendre que des gens ne soient pas d’accord. Ma grande fierté sera de me dire que le jour où je partirai, je laisserai une bonne équipe, une situation saine et un club capable de performer dans le futur. J’aurais pu me dire : je suis là pour quatre ou cinq ans, on gagne tout, je pars et je laisse le club au bord de l’asphyxie. Pour moi, la constance dans le haut niveau est la marque des grands clubs. Le Real Madrid avant l’arrivée de Di Stefano en 1953 est bien resté 21 ans sans être sacré champion d’Espagne. »
D'après lui, cette vision du sport et de la vie lui a été transmise par le biais de son éducation : « Pour moi, la beauté du sport c’est que tout le monde veut gagner, mais il n’y aura qu’un vainqueur. Vous mettez vingt milliardaires à la tête des vingt clubs anglais, il n’y aura qu’un champion et dix-neuf déçus. Mon grand-père me disait : « Je ne comprends pas, au 100 mètres, il y en a un qui court en 10’’1 secondes et l’autre en 10’’2, les deux sont rapides. Ça sert à quoi tout ça ? ». Aujourd’hui, on va glorifier celui qui court en 10’’1 secondes et traiter de nul celui qui court en 10’’2 secondes. Or ils courent tous quand même très vite. C’est très dangereux pour le sport. On est passé dans une ère où l’on glorifie celui qui gagne quels que soient la méthode et les moyens. On se rend compte dix ans après que le gars a triché. Et le deuxième pendant ce temps-là, il a souffert. Il n’est pas reconnu. Et que n’a-t-on pas dit sur ces deuxièmes... Ils ont de quoi être malheureux. » Et si cette vision du sport apparaît comme une vérité absolue à la lecture de ces mots, il n'en est pourtant pas le cas partout puisque l'on peut être limogé en ayant gagné la LDC à Madrid, ou encore en étant considéré comme le meilleur entraineur du monde dans les quartiers riches de Londres. Et lorsque Thierry Henry, qui a pourtant appris le football auprés de AW, a déclaré « Arsenal doit être champion cette année. », alors Wenger rétorque « Vouloir plutôt que devoir ». Une vision du sport unique à ce niveau-là et peut être trop complexe à assimiler pour certains … et s'il faut convaincre pour vaincre, alors il ne reste plus qu'à Arsenal à renouer avec le victoire !
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« Il n’y a qu’une seule façon de vivre avec l’idée de mort, c’est d’essayer de transformer le présent en art »
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